Il est quasiment impossible de grandir dans notre société actuelle sans souffrir de blessures d’abandon. Une mauvaise expérience à la crèche, le fait d’être placé en famille d’accueil, la violence scolaire, le divorce des parents, les abus sexuels… de nombreux facteurs peuvent conduire à cette déchirure émotionnelle qui peut faire des ravages.
Les vieilles blessures non guéries reviennent toujours à la charge…
Lorsque nous sommes profondément blessés à un jeune âge, nous ne pouvons pas supporter la douleur, alors nous trouvons des moyens de nous dissocier des sentiments intenses. Puis, plus tard dans la vie, surtout quand on tombe amoureux, ces vieilles blessures peuvent se réactiver. Notre bien-aimé se met en colère, se retire, prête attention à quelqu’un d’autre, dit des choses méchantes, ne dit pas la vérité, ne nous défend pas, rentre tard à la maison, s’éloigne… et soudain, la douleur qui a été mise de côté toutes ces années remonte à la surface. Nous pensons que nous réagissons à la situation actuelle, mais ce qui se passe vraiment, c’est que l’ancienne blessure d’abandon non guérie revient à la charge. Notre réaction semble trop intense pour la situation, mais nous ne pouvons pas arrêter la douleur intérieure. Nous pensons que la résolution de la situation en cours conditionne l’arrêt de cette douleur intense. Pourtant, tant que nous n’aurons pas guéri ces vieilles blessures profondes, nous n’irons pas bien. Nous serons toujours vulnérables à l’activation de ces blessures, par la situation actuelle, ou pas une autre… car il y en aura d’autres.
Sortir de la posture victimaire
Il n’est pas facile de guérir d’une blessure narcissique, mais c’est un travail sur soi qui en vaut la peine. Au fur et à mesure que la personne blessée découvre les blessures et les expériences qu’elle a été forcée d’endurer, elle sera plus réceptive à la thérapie, qui peut ne pas impliquer une tierce personne puisqu’on est plutôt dans du développement personnel. En confrontant d’abord les blessures de l’enfance endurées et en travaillant sur l’identification et la maîtrise de la douleur, la personne qui souffre de blessures d’abandon pourra se soulager d’un lourd fardeau. En prenant conscience que les personnes qui ont causé ces blessures souffrent elles aussi de leurs propres traumatismes, le patient peut sortir de son rôle de « victime » qui a subi une injustice et adopter plutôt une posture de survivant et de personne forte et motivée.
Si les victimes ne découvrent pas la dynamique qui a mené aux blessures, elles seront coincées dans un cycle sans fin de confusion, essayant simplement d’obtenir la validation des autres. Cela les incite à rechercher des relations malsaines avec des narcissiques qui perpétueront le schéma. Il s’agit d’identifier des croyances qui ont été créées inconsciemment pour donner un sens à la douleur. Il en va de la guérison, mais aussi de l’amélioration de la qualité de vie au quotidien et du soulagement salvateur que représente la cicatrisation des blessures d’abandon.