Deuil : se remettre de la mort d’un parent…

Qu’il survienne de manière soudaine (accident de la route, maladie fulgurante, suicide) ou à la suite d’un long combat avec la maladie, le décès d’un parent signera forcément un tournant dans votre vie. Si certains arrivent à faire face à cette étape douloureuse, d’autres se retrouvent piégés dans un véritable tourbillon émotionnel qui peut impacter la qualité de vie au quotidien. Comment se remettre de la mort d’un parent ?

La relation des Français avec leurs parents

On peut la qualifier de méditerranéenne ! Selon une étude réalisée par l’INSEE, les Français conservent généralement des relations très étroites avec leurs parents après avoir quitté le domicile familial. D’ailleurs, 44% des adultes font sciemment le choix d’habiter à moins de 30 minutes du domicile parental, tandis que 42% affirment rendre visite à leurs parents au moins une fois par semaine. Intéressons-nous à présent à cette affirmation de l’INSEE : « le couple parental n’existe plus pour nombre d’adultes : à 40 ans, la majorité des adultes a perdu au moins un de ses parents, le père le plus souvent ». Pourquoi le père ? Tout simplement parce que l’espérance de vie des femmes est plus élevée que celle des hommes. Vous venez de perdre un parent ? La première chose à garder en tête est celle-là : vous êtes comme la majorité des Français âgés de 40 ans et plus. C’est un drame, mais c’est aussi une fatalité de la vie. Il est capital de comprendre qu’il ne s’agit pas là d’une malédiction qui s’abat sur vous, mais plutôt d’un cheminement naturel qui se perpétue depuis la nuit des temps. A 50 ans, un quart des Français a perdu ses deux parents.

Se donner les moyens de rebondir après le décès d’un parent

Le décès est constaté, le volet administratif est réglé, les obsèques se sont déroulées, vos proches et vos amis vous ont exprimé leurs condoléances et vous avez envoyé des cartes de remerciement (sur le site remerciementdeces.fr par exemple). Qu’est-ce qui se passe après ? Voici quelques maximes qui devraient vous aider à y voir plus clair :

  • Le décès d’un parent nous transforme dans un état enfant-adulte : si votre relation avec le parent décédé était difficile, sa disparition ferme définitivement la possibilité de dialogue ou de réconciliation. Vous allez donc vous retrouver seul avec votre colère et vos remords… deux « sentiments » qui disparaissent avec le temps ;
  • Vous allez devoir renoncer aux explications que vous attendiez de votre parent. Là encore, il s’agit d’un état d’inconfort émotionnel qui disparaît avec le temps ;
  • Si vous viviez seul avec votre parent, une partie de votre chagrin viendra d’une rupture de vos habitudes de vie. Encore une fois, il s’agit d’un inconfort ponctuel qui disparaîtra lorsque de nouvelles habitudes de vie s’installeront ;
  • L’enfant adulte aura parfois du mal de se positionner dans le deuil : le parent survivant, le cas échéant, ne peut jouer son rôle de « parent ». Bien souvent, il appartient à l’enfant, pourtant lui aussi endeuillé, de réconforter le parent survivant ;
  • Un étrange sentiment de soulagement peut « atteindre » l’enfant après quelques jours ou semaines de la disparition. Il ne remet pas en cause la sincérité de la tristesse et l’amour qu’il portait à son parent défunt. Il s’agit d’un phénomène psychologique qui se décline en deux axes : l’enfant est soulagé car son parent ne souffre désormais plus (maladies dégénératives, notamment), mais il est également inconsciemment soulagé par cette coupure définitive du cordon ombilical. De nombreux hommes et femmes adultes continuent de faire leurs choix de vie en fonction des perceptions des parents. Avec le décès du parent, l’adulte n’a « officiellement » plus de comptes à rendre, ne serait-ce que sur le plan symbolique.

Il est crucial de bien vous familiariser avec ces différentes étapes qui ne surviennent pas selon un ordre chronologique particulier pour bien faire votre deuil. Pour beaucoup, on ne devient « véritablement » adulte qu’à la mort de ses parents…